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L’agriculteur est-il au centre des processus d’innovation en agriculture ?

Agriculture et innovation son étroitement lié depuis que l’homme a décidé de cultiver la terre ! Au XXI siècle, quel place tiennent les agriculteurs dans l’innovation de leur métier, des filières agricoles ? Tels sont les sujets abordés au cours d’une conférence intitulée ‘’L’agriculteur est-il au centre des processus d’innovation en agriculture ?”

Résumé de la conférence animée par Gilles Cavalli – cofondateur d’Agrifind avec pour intervenants :

· Bruno MONTAGNON : Agriculteur et ex-directeur marketing France de Netafim

· Anaël BIBARD : membre du Codir CERFRANCE Isère et président de Farmleap

· Sébastien ROUMEGOUS : conseiller et formateur en agronomie, spécialiste des sols et cofondateur d’Agrifind

Quelques mots pour poser le cadre, schématiquement, par le passé, il y avait quelques figures importantes dans le village : le maire, le curé et l’instituteur et le conseiller technique agricole. Le conseil qui était de type descendant. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas. Le conseil agricole a pris une nouvelle forme.

« L’innovation n’est pas que chez l’industriel, mais également en agriculture chez les agriculteurs »

Pour preuve, nous dit Bruno MONTAGNON, à l’origine de NETAFIM, ce n’était absolument pas des industriels, ce sont des agriculteurs au sein d’une coopérative agricole israélienne, qui ont créé l’innovation énorme qu’a été le goutte à goutte.

« Le monde agricole est réellement un secteur innovant »

Affirme Anael BIBARD, que ce soit par l’adoption des nouvelles technologies, les CETA qui au niveau des territoires ont permis la diffusion des pratiques mais également l’innovation sociétale avec pour exemple emblématique les coopératives. L’innovation technique, innovation sociétale, innovation dans l’intelligence collective font partie intégrante du monde agricole.

« L’agriculteur est un praticien »

Met en avant Sébastien ROUMEGOUS, tous les jours je m’appuis sur des retours d’expérience et d’innovation d’agriculteur pour pouvoir conseiller, pour pouvoir amener d’autres agriculteurs à modifier leurs pratiques car c’est bien au sein des exploitations qu’on a pu définir des itinéraires techniques et stabiliser les pratiques.

Comment peut-on caractériser le lien entre l’agriculteur et l’innovation ?

« L’agriculteur est une ressource en termes d’innovation »

Bruno MONTAGNON : En qualité de « marketeur », ma question est « Comment orienter l’entreprise pour aller capter, chercher ces innovations chez l’agriculteur ? ». Cela pose énormément de problèmes aux structures industrielles aujourd’hui d’un point de vue culturel (parce que c’est une vraie remise en question des services R&D) et d’un point de vue structurel (parce que c’est une remise en question de la chaine de valeurs). En tant qu’agriculteur, j’ai l’impression de ne pas être écouté, j’ai un problème pour rentrer en communication, en résonnance avec l’industrie agricole.

« Innovation tournée production vs innovation tournée marché »

J’ai identifié 2 typologies d’innovation, nous dit Anaël BIBARD : (i) celle orientée vers développer la technicité des productions, choisir pour optimiser son irrigation, optimiser sa fertilisation, réduire ses charges. C’est ce qu’on appelle des développeurs techniques ou développeurs producteurs. (ii) Celle orientée sur le marché, les AMAP par exemple, plus généralement les agriculteurs communiquent de plus en plus auprès de leurs clients et mettent en place des stratégies de mise en marché de plus en plus développées.

« L’agriculteur pilier de l’innovation »

Pour Sébastien ROUMEGOUS le positionnement du technicien ou du conseiller évolue de la posture de préconisateur, vers celle de facilitateur, inspirateur. Jouer, l’effet miroir, permettre à l’agriculteur de prendre du recul afin d’accéder à des nouvelles façons de faire défini le rôle du conseiller moderne. En second, la mobilisation du réseau d’agriculteurs doit leur permettre de trouver des réponses lorsqu’ils ne les ont pas trouvées seuls par eux-mêmes sur leur ferme.

« L’importance de la veille d’innovation et de l’échange sur la technique »

La veille d’innovation, je la retrouve essentiellement, énonce Bruno MONTAGNON sur internet à travers les réseaux sociaux. Puis vient la deuxième phase qui est un petit peu plus compliquée, elle concerne les améliorations techniques à apporter concrètement sur mon entreprise. Pour cela, je m’appuie sur les journées techniques car il y a un vrai échange. En effet, c’est la discussion avec mes confrères et mes pairs qui m’aide à prendre mes décisions.

« Se regrouper, échanger grâce au numérique »

Sébastien ROUMEGOUS met en avant qu’il souhaite faire en sorte que des communautés d’intérêts se regroupent grâce à l’outil numérique et qu’elles interagissent de façon beaucoup plus dynamique et facile grâce au numérique.

« Le cofarming permet de connecter les agriculteurs entre eux »

Dans le numérique la notion d’échange humain est essentielle, le « cofarming », avance Anaël BIBARD : est une notion émergente. Il s’agit d’aplanir les réseaux et vraiment pouvoir connecter les agriculteurs entre eux pour pouvoir trouver des ressources inexploitées, qu’elles soient techniques, matériels ou de connaissance.

« L’agriculture fonctionne en silo »

Pour Sébastien ROUMEGOUS aujourd’hui, les groupes d’agriculteurs physiques évoluent plutôt en silos, en conséquence la richesse d’expérience, de production de documents techniques et des approches sont enfermés dans ces silos. L’idée est que l’outil numérique va permettre d’éclater ces silos pour pouvoir mieux produire de la richesse commune, interagir et progresser ensemble. C’est cette idée de rendre plus horizontal ce processus au travers de plateformes.

« Agrifind : favoriser le transfert de compétence entre agriculteurs »

Chez Agrifind, explique Gilles CAVALLI, nous mettons au cœur de notre projet le « cofarming » et l’échange entre pairs en permettant à des agriculteurs qui ont développé des compétences pointues de les valoriser auprès d’autres agriculteurs qui cherchent à les acquérir. Il y a probablement des agriculteurs qui ont essuyé  les plâtres, qui ont innové, qui ont entrepris avec succès et donc qui ont du recul sur une pratique qui aujourd’hui fonctionne pour eux. Nous favorisons les interactions, affirme-t-il, entre ceux qui ont déjà fait et ceux qui aimeraient faire. Qui de mieux placé qu’un agriculteur pour conseiller un agriculteur ?

Lorsque vous structurez votre propos, forcément vous progressez dans votre pratique. Pour celui qui reçoit le conseil, il bénéficie d’échanges, de retour d’expérience. Cela lui permet d’être sécurisé dans sa prise de décision, cela ne veut pas dire qu’il va appliquer la recette telle quelle mais le fait qu’il rencontre un faiseur, non pas un penseur, un faiseur qui peut témoigner de ce qu’il a vécu sur le terrain. La première place de marché de la compétence agricole propulsée par Agrifind est en ligne. Nous considérons qu’un conseil indépendant de la vente de produit a un prix, a une valeur donc c’est normal que ce soit rémunéré. C’est cette agriculture collaborative, cette agriculture intensive en connaissances qu’on promeut et qu’on met en avant au travers d’Agrifind. L’idée étant de mettre le numérique au service des agriculteurs, de leur montée en compétences.

Pour développer vos compétences: Accédez ici à la plateforme Agrifind

Crédit photo : CC / USDA

 

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