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« 50 % de mes vaches laitières ne m’appartiennent pas » Michael PONCET éleveur dans le Jura

Gilles Cavalli : Bonjour et bienvenue dans ce nouveau Podcast d’Agrifind, Michael Poncet, éleveur laitier dans le Jura, est avec moi aujourd’hui. Michael, j’ai choisi de t’interviewer pour une spécificité qui concerne ton exploitation et particulièrement ton cheptel de vaches laitières dont une partie ne t’appartient pas, mais avant de creuser ce point, j’aimerais que tu puisses te présenter et présenter ta structure.

Michael Poncet : Je suis Michael Poncet, je suis en GAEC avec ma femme depuis 2015. On s’est installé en 2011 puis on a changé notre activité. En fait, on produit du yaourt fermier depuis 2014, on a racheté l’activité et donc c’est en 2013 qu’on a un peu décidé de louer des vaches suite à une augmentation du troupeau qu’il nous fallait à la reprise du quota depuis 2011. Donc, on produit aujourd’hui 240 000 litres de lait.

Gilles Cavalli : Dans les grandes lignes donc, l’exploitation, 240.000 litres de lait et combien de vaches laitières ?

Michael Poncet : Aujourd’hui, 32 vaches laitières et on en loue 15.

“Je loue 15 de mes 32 vaches laitières”

Gilles Cavalli : L’idée donc c’est d’arriver à une augmentation du cheptel sans investissement. Comment ça se passe cette location de vaches ?

Michael Poncet : On a vu avec GESTEL que j’avais vu depuis que j’étais à l’école sur des articles, sur des revues, et ça m’intéressait bien. Donc, au début, pendant longtemps je croyais que c’était juste dédié à de la vache Holstein, et en réalité donc, ils font toutes les races et donc j’ai pris contact avec Jacky Baudot qui est le responsable de GESTEL sur le secteur. C’est un site assez simple, le système est bien fait. Les vaches c’est comme si elles étaient à nous, ça ne change absolument rien le fait de la location, c’est nous qui gérons comme on veut. Si on veut vendre les vaches laitières, on les vend, les veaux sont à nous, on vend nos veaux, on fait ce qu’on veut. Ensuite donc, tous les ans Jacky Baudot vient 3 fois par an pour vérifier si tout va bien par rapport au troupeau et on fait le point sur les 15 qui sont censées être à eux. Donc, si jamais j’en ai vendu 3, on en reprend 3 sur les 15 autres et on remet dans leur papier. En fait, c’est purement administratif. Et pour payer la location, c’est tous les 2 ans, on leur redonne l’équivalent d’une génisse. Pour 15 vaches il faut une génisse et demie. Ca veut dire qu’une année ils en prennent une et l’année d’après ils en prennent 2. Mais on peut leur payer, ils ne sont pas obligés de les prendre. Si on en louait 20, ça ferait 2 bêtes par an, pour la location de 20 vaches.

Gilles Cavalli : En terme de sortie d’argent, si on parle de trésorerie, il n’y a pas besoin de sortir d’argent pour payer la location du cheptel vivant qui produit tous les jours du lait et qui est transformé en yaourt, c’est ça ?

Michael Poncet : On peut le dire, vous pouvez payer en génisse, mais nous jusqu’à maintenant du coup, on les a payé parce que ça nous intéressait plus de les acheter.

Gilles Cavalli : Merci pour ce témoignage et de cette spécificité liée au cheptel. Plus globalement, pour toi, le succès d’un agriculteur, quel est-il ?

Michael Poncet : Pour moi, c’est qu’il puisse vivre correctement de son métier, sur le plan financier et surtout d’un point de vue humain, qu’il puisse se faire remplacer quand il veut, qu’il puisse embaucher du personnel pour se soulager et surtout qu’il gagne bien sa vie par rapport à son élevage.

Gilles Cavalli : Et si on prend la chose peut-être, pas plus lointaine mais encore plus souhaiter, le rêve, ton rêve d’agriculteur, d’éleveur, quel est-il ?

Michael Poncet : Qu’on soit plus unis et soudés entre les éleveurs, qu’on s’entende sur une chose pour que tout le monde pour que tout le monde puisse être dans le même bateau, qu’il y ait un minimum de divisions, on va dire.

Gilles Cavalli : De la cohésion et de l’entraide au sein de la profession.

Michael Poncet : Oui, que tout le monde y trouve son compte.

Gilles Cavalli : Merci beaucoup Michael pour ce témoignage, ce retour d’expérience d’éleveur dont la moitié du cheptel ne t’appartient pas, mais qui n’empêche pas de produire du lait qui est transformé en yaourt et vendu en direct dans cette exploitation dans le Haut Jura. C’était une nouvelle interview de Gilles Cavalli pour Agrifind, si vous avez apprécié l’échange, n’hésitez pas à le poster sur les réseaux sociaux et à très bientôt pour découvrir un nouvel acteur du monde agricole. Au revoir à tous.

Et vous, êtes-vous prêt à louer vos vaches ? Oui, non ? Donnez votre avis dans les commentaires ci-dessous.

Pour développer vos compétences: Accédez ici à la plateforme Agrifind

Crédit photo CC : Greg Number One

 

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