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Agrifind Au SIMA 2017 ! L’innovation Agricole

Agrifind au SIMA 2017 ! L’innovation agricole

Conférence

« L’agriculteur est-il au centre des processus d’innovation agricole ?… et porteur de compétences clés ?! »

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Conférence animée par Gilles Cavalli – cofondateur d’Agrifind avec pour intervenants :

· Bruno Montagnon : Agriculteur et ex directeur marketing France de Netafim

· Anaël Bibard : membre du Codir CERFRANCE Isère et président de Farmleap

· Sébastien Roumegous : conseiller et formateur en agronomie, spécialiste des sols et cofondateur d’Agrifind

L’agriculteur est-il au centre des processus d’innovation en agriculture ?

Gilles CAVALLI : On a choisi le thème de l’innovation et l’entrée c’est « l’agriculteur est-il au centre des processus d’innovation en agriculture ? ». Le sous-titre est : « est-il porteur de compétences clés ?»  et ce que l’on souhaite, c’est partager, échanger sur cette thématique avec vous cet après-midi avec les 3 intervenants qui nous ont fait le plaisir de venir à cette conférence. Donc, le premier est Bruno MONTAGNON. Bruno est agriculteur dans le Nord-Isère en grande culture et il a exercé aussi le rôle de directeur marketing France d’une multinationale qui s’appelle NETAFIM et qui fait quelques milliards de chiffre d’affaire dans le domaine de l’irrigation. Au milieu, vous avez Anaël BIBARD qui est salarié sur CERFRANCE Isère et également Président de FARMLEAP – une startup et il aura l’occasion de vous en parler, l’idée étant de construire le CETA numérique et puis enfin plus proche de moi, c’est Sébastien ROUMEGOUS qui est conseiller formateur en agronomie, spécialisé des sols, et également co-fondateur avec moi-même de la startup Agrifind qui vise à mettre les agriculteurs au service des agriculteurs en mettant en avant la possibilité de réalise du conseil entre pairs.

Quelques mots pour poser le cadre, schématiquement, par le passé, il y avait quelques figures importantes dans le village. Vous aviez le maire, le curé et l’instituteur et le conseiller technique agricole. On avait un conseil qui était vraiment descendant. Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas. Le conseil agricole a pris une nouvelle forme et c’est là-dessus que l’on va échanger et débattre, notamment sur l’aspect lié au rôle de conseil. Et pour cela, je vais tout de suite passer la parole aux trois intervenants en leur demandant brièvement de nous donner en quelques mots cette relation entre agriculteurs, innovation, leur vision.

« L’innovation n’est pas que chez l’industriel, mais également en agriculture chez les agriculteurs »

Bruno MONTAGNON : J’ai l’habitude de penser à chaque fois qu’on parle d’innovation, à cette phrase de Ford qui disait : « si j’avais demandé à mes clients ce qu’ils voulaient, ils m’auraient demandé des charriots à chevaux plus rapides ». Elle est assez sensible cette phrase-là, je pense que s’il avait réellement demandé à ses clients ce qu’ils souhaitaient, il aurait été surpris par les réponses. En ce qui me concerne, j’ai toujours pensé qu’en fait l’innovation, elle n’est pas concentrée exclusivement sur l’industriel, mais que l’agriculteur est réellement une source d’innovation. Je vais prendre par exemple une société que je connais bien dont on a parlé tout à l’heure c’est NETAFIM, j’en étais le directeur marketing, et bien, ce sont des gens qui ont inventé le goutte à goutte. Mais, à l’origine, ce n’était absolument pas des industriels, c’est en fait un kibboutz, une coopérative agricole israélienne, et c’est de là qu’est née l’innovation énorme qu’a été le goutte à goutte en Israël. Donc, effectivement, en ce qui me concerne, l’innovation n’est pas que chez l’industriel, mais également en agriculture chez les agriculteurs.

« Le monde agricole est réellement un secteur innovant »

Anael BIBARD : Alors, l’innovation au niveau agricole, c’est vrai qu’on la voit fréquemment. L’adoption des nouvelles technologies se fait assez rapidement dans le monde agricole, quand on parle de GPS, quand on parle d’utilisation d’agriculture de précision, des drones. Il y a vraiment une dynamique qui s’est créée déjà depuis de nombreuses années. En parallèle, il y a aussi l’innovation qui se fait au niveau des territoires. Les CETA sont un exemple qui nous a inspiré, les CETA aussi qui ont le même parcours de diffusion des pratiques, de comparaison des pratiques et des intelligences collectives, en ça, c’était aussi une innovation. Il y a aussi l’innovation sociétale en agriculture avec les coopératives qui sont des mouvements qui sont nés grosso modo au 13ième siècle avec les fruitières du Jura, donc on voit : innovation technique, innovation sociétale, innovation dans l’intelligence collective, où vraiment le monde agricole est réellement un territoire innovant.

« L’agriculteur est un praticien »

Sébastien ROUMEGOUS : Moi ma vision, je rejoins beaucoup celle de Bruno, pour 2 raisons. La première, c’est que dans mon métier de conseiller agricole, tous les jours je m’appuis sur des retours d’expérience et d’innovation d’agriculture pour pouvoir conseiller, pour pouvoir amener d’autres agriculteurs à modifier leurs pratiques et puis, personnellement, ma famille a été au départ dans l’innovation en terme de maraîchage puisque c’était l’ère industrielle. On est passé sur du hors sol et toute l’innovation était construite pas à pas avec les agriculteurs. Il y avait l’INRA, il y avait les instituts techniques mais c’est bien au sein des exploitations qu’on a pu définir un certains nombres d’itinéraires techniques et stabiliser les pratiques. L’agriculteur, c’est un praticien qui permet de stabiliser ces nouveaux itinéraires techniques et qui inspire aussi l’industrie pour de nouvelles solutions.

Gilles CAVALLI : Merci pour cette introduction messieurs. Je m’adresse à Bruno MONTAGNON avec sa double casquette, industriel et puis agriculteur, le lien entre l’innovation et les compétences des agriculteurs, comment est-ce qu’on peut le caractériser, le définir ?

« L’agriculteur est une ressource en terme d’innovation »

Bruno MONTAGNON : Il est extrêmement dur à caractériser et à définir. En fait, en reprenant ma casquette de « marketeur », la problématique, si on se positionne en disant  l’agriculteur est une ressource en termes d’innovation, il va falloir orienter l’entreprise pour aller capter, chercher ces innovations chez l’agriculteur et là ça pose énormément de problèmes aux structures industrielles aujourd’hui tant d’un point de vue culturel parce que c’est une vraie remise en question des services R&D, d’un point de vue structurel parce que c’est aussi une remise en question de la chaine de valeurs, la chaine de valeurs internes aux entreprises c’est à dire une vraie fonction transverse du marketing, du R&D jusqu’à la ressource client. Donc il y a une vraie remise en question et puis ça va encore poser des problèmes au niveau marketing. C’est que, comment je vais chercher ces sources d’innovation, comment je le cible, comment je le caractérise, comment je le traite derrière parce que je vais y avoir une masse d’informations à traiter et comment je prends tout acte bêtement avec les utilisateurs puisque lorsqu’on parle de filière, même longue, moyenne ou courte, c’est toujours très compliqué d’aller communiquer avec l’utilisateur final. Cela, c’est pour ma casquette « marketeur », je reviens à ma casquette agriculteur, moi j’ai un problème en tant qu’agriculteur, j’ai l’impression de ne pas être écouté, j’ai l’impression de crier un petit peu dans le désert mes besoins et on n’arrive pas à combler ce vide de besoins. J’ai un problème pour rentrer en communication, je dirais presqu’en résonnance, avec l’industrie agricole dans sa globalité.

Gilles CAVALLI : Merci, je vais m’arrêter sur un premier aspect, est-ce que Anaël, avec ton travail de conseiller auprès des agriculteurs, tu as pu identifier des typologies des grands groupes, des caractéristiques qui pourraient être mis en lien avec les problématiques d’innovations, est-ce que c’est une histoire plutôt de sociologie ou plutôt de taille d’exploitation, de structure ou de production ?

« Innovation tournée production vs innovation tournée marché »

Anaël BIBARD : Alors, difficile de faire le lien entre taille de structure et production et innovation, ce qu’on observe plutôt c’est aussi une orientation soit vers la production, soit vers la commercialisation. Il y a déjà ces 2 typologies qu’on a vraiment distinguées qui sont : je m’oriente vers développer la technicité de mes productions, Bruno en est un exemple avec l’irrigation, choisir pour optimiser son irrigation, optimiser sa fertilisation, réduire ses charges. Nous, c’est ce qu’on appelle des développeurs assez techniques, développeurs producteurs. Après, on a des développeurs qui, en terme d’innovation, se focalisent sur le marché, les AMAP, toutes les personnes qui communiquent de plus en plus, qui mettent en place des stratégies de mise en marché de plus en plus développées. Là aussi, on a quand même une ressource d’innovation assez importante. Après on a, comme la théorie de la longue traine, on a des gens qui sont plutôt dans une approche de suivi de l’innovation pour valider les techniques avant de les adopter. Donc, c’est un peu les typologies qu’on a identifiées.

Gilles CAVALLI : Et toi Sébastien, dans ton rôle de conseiller, d’agronome, comment est-ce que tu arrives à faire en sorte que des choses qui peuvent être techniquement difficiles puissent se transférer d’une ferme à l’autre, puissent être mises en application en lien toujours avec ces pratiques innovantes.

« L’agriculteur pilier de l’innovation »

Sébastien ROUMEGOUS : Je voudrais, faire le lien avec ce qui a été dit précédemment. Il y a au niveau de la pédagogie quelque chose d’important, c’est à dire comment on se positionne plus comme un technicien ou un conseiller préconisateur, mais en se positionnant plutôt comme facilitateur, inspirateur, c’est à dire comment est-ce qu’on fait pour faire prendre du recul à l’agriculteur et lui permettre d’accéder à des nouvelles façons de faire et derrière c’est comment je mobilise un réseau, des agriculteurs qui n’ont pas pu trouver réponse et ils ont trouvé chez eux et ils sont très performants par exemple, et puis aussi un grand nombre d’agriculteurs ressources sur les terrains qui permettent de venir apporter un regard très concret et pratique sur ce que l’on vient de proposer. Je reviens finalement à l’agriculteur comme pilier de l’innovation puisque c’est celui qui met en pratique avec des contraintes fortes, celles de la production, et derrière comment le technicien arrive à mettre en musique ces aspects-là.

Gilles CAVALLI : Sur cet aspect conseil, est-ce que tu peux développer sur ce que pourrait être le rôle, les fonctions du conseiller moderne en termes de facilitation, comme tu l’as exprimé, ou autres qui permettraient de dire que voilà aujourd’hui, ma posture c’est celle-là, le travail c’est celui-là et ça permet ? Ça permet quoi ? Ce nouveau rôle de conseiller, cette nouvelle posture que tu as commencé à décrire.

« Valoriser la technicité du producteur »

Sébastien ROUMEGOUS : L’idée c’est quand même d’essayer de venir récupérer toute cette technicité de producteur. En fait, c’est comment sur le terrain on permet de mettre en relation des producteurs efficacement, on permet d’identifier leur technique et on permet de les transférer à d’autres agriculteurs, c’est vraiment cet aspect-là.

Gilles CAVALLI : Et bien passons la parole à l’agriculteur. Bruno, dans ta perspective, comment est-ce que tu traites ces informations, où est-ce que tu vas les chercher, sur quels avis et quels faits est-ce que tu te bases ? Quelle est ton expérience ?

« L’importance de la veille d’innovation et de l’échange sur la technique »

Bruno MONTAGNON : En fait, je vais le scinder en deux choses : la première chose, c’est la veille, la veille d’innovation. En fait, la veille d’innovation, je la retrouve essentiellement sur internet à travers les réseaux sociaux, c’est là où je vais la trouver. En fait, c’est juste une espèce de petit déclencheur, ça c’est pas mal. Par contre après, il y a la deuxième phase qui est un petit peu plus compliquée, c’est où est-ce que je vais arriver à trouver, non pas ces sources d’innovation, mais ces améliorations techniques pour pouvoir l’apporter sur mon entreprise et savoir si c’est possible, un minimum, dans ma façon de travailler et là c’est un petit peu plus compliqué. Alors, j’aime beaucoup les journées techniques. J’aime beaucoup puisqu’il y a un vrai échange, donc il y a cette valeur d’échange qui m’intéresse énormément, ensuite je vais les chercher souvent dans les magazines, mais ça reste superficiel. Je passe tout le temps de toute façon, toutes ces étapes par un crible qui pour moi est réellement nécessaire, c’est la discussion avec les confrères et mes pairs. C’est vraiment important pour moi.

Gilles CAVALLI : Merci Bruno. Sébastien, tu voulais prendre la parole.

« Se regrouper, échanger grâce au numérique »

Sébastien ROUMEGOUS : Oui, c’est finalement comment nous on s’appuie sur des groupes d’agriculteurs formalisés et des dynamiques collectives pour pouvoir venir innover. Cette source d’inspiration aujourd’hui que tu vas peut-être perdre parce que, effectivement, je pense que l’outil numérique peut permettre aussi cet accès-là. Comment faire en sorte que des communautés d’intérêts, voilà, on veut travailler les engrais verts, on veut travailler les rotations, on veut être meilleurs sur tel ou tel type de machine, comment se regrouper grâce à l’outil numérique et comment interagir de façon beaucoup plus dynamique et facile parce que intermédiaire.

Gilles CAVALLI : J’aimerais entendre Anaël sur le sujet, sur le rôle du numérique.

« Le cofarming permet de connecter les agriculteurs entre eux »

Anael BIBARD : Effectivement, parce que dans le numérique la notion d’échange humain est essentielle, elle revenait, que ça soit de la presse, que ça soit des journées techniques, que ça soit du numérique. C’est ce qu’on observe assez fréquemment, donc le « cofarming » est une notion qui est en train de se monter. Ce « co-farming » c’est pour aplatir un peu les réseaux et vraiment pouvoir connecter les agriculteurs entre eux, pour pouvoir trouver quelles sont les ressources inexploitées, une ressource technique ou de connaissance. On parle par exemple de compétences en irrigation, une ressource qui est par exemple un tracteur inexploité ou sous exploité pendant une période de l’année, une ressource qui est une connaissance spécifique sur les couverts végétaux ou le bas volume, ou alors de la data qui n’est pas comparée et pouvoir connaître l’itinéraire technique, cultural d’une parcelle d’un agriculteur qui est dans mon groupe sans avoir créer un temps d’échange spécifique en perdant une journée, je vois la donnée, je vois la parcelle, je vois l’itinéraire technique, ça me donne des idées et là je peux générer l’échange. Voilà ce que peut proposer le numérique, c’est aplatir un peu les groupes de travail pour pouvoir les rendre plus agiles et simplifier la vie des agriculteurs pour pouvoir faire plus d’échanges physiques derrière avec un peu plus d’informations en amont.

Gilles CAVALLI : Merci messieurs. Sur cette notion émergente de « cofarming », est-ce que l’un ou l’autre souhaite apporter un complément d’information en lien avec l’innovation, avec cette posture et ce rôle de conseil ?

« L’agriculture fonctionne en silo »

Sébastien ROUMEGOUS : Il y a une notion très importante qui est : aujourd’hui, on a des groupes d’agriculteurs physiques qui évoluent plutôt en silos, donc la question c’est dire aujourd’hui on a un groupe, un CETA dans telle région climatique, on a tel groupe chambre, tel groupe qui appartient à tel ou tel corps, tout ça c’est des silos qui font en sorte que l’on a une richesse d’expérience, une production de documents techniques et des approches qui sont un peu enfermés dans ces silos. La question c’est comment l’outil numérique va nous permettre derrière d’un peu éclater ces silos pour pouvoir mieux produire de la richesse commune, interagir ensemble et progresser ensemble. C’est cette idée de rendre un peu plus horizontal ce processus là et aujourd’hui le numérique le permet au travers de plateformes dédiées qui sont en cours de création et puis aussi il y a beaucoup d’innovations dans ce domaine-là.

« Agrifind : favoriser le transfert de compétence entre agriculteurs »

Gilles CAVALLI : Effectivement, au sein d’Agrifind, ce que l’on souhaite, c’est vraiment mettre au cœur de notre projet ce « cofarming » et cet échange entre pairs en permettant à des agriculteurs qui ont développé des compétences pointues de les valoriser auprès d’autres agriculteurs qui cherchent à les acquérir, comme Bruno l’a exprimé. Il veut une validation terrain. Il y a probablement des gens qui ont essuyé  les plâtres , qui ont innové, qui ont entrepris et donc qui ont un recul, même si ce recul il n’a pas 15 ans, peut-être qu’il a simplement 6 mois, mais ces 6 mois-là, ils sont super précieux et l’idée étant de favoriser les interactions entre ceux qui ont déjà fait et ceux qui aimeraient faire parce que l’intérêt de ce qui est déjà fait, c’est quand vous structurez votre propos, forcément vous progressez dans votre pratique. C’est obligatoire. Moi, je le vis tous les jours en tant que pédagogue, en tant que conseiller. Cela m’oblige à connaitre beaucoup plus que ce que je diffuse et cette notion-là est très intéressante pour progresser dans le métier et, de la même façon, pour celui qui reçoit le conseil, il bénéficie d’échanges, de retour d’expérience. Cela lui permet d’être sécurisé dans sa prise de décision, cela ne veut pas dire qu’il va appliquer la recette telle quelle mais ça veut dire qu’il a rencontré un faiseur, non pas un penseur, un faiseur qui peut lui confronter ce qu’il a vécu sur le terrain. La première place de marché de la compétence agricole propulsée par Agrifind est en ligne. Vous pouvez tous aller sur « connexion.agrifind.fr » regarder les quelques profils des personnes qui nous ont fait confiance et notamment Bruno sur l’irrigation goutte à goutte de plein champ. Un grand merci à ces premiers contributeurs en disant : bien voilà, moi, je peux vous faire gagner 3 ans de réglage parce que les 3 ans je les ai faits et, pendant 3 ans, c’était de l’ajustement permanent, et aujourd’hui ça tourne mais ces 3 ans là et bien en quelques échanges plus ou moins longs, ça va permettre à celui qui veut le faire de concrètement aller beaucoup plus vite dans la mise en œuvre. C’est pas magique mais cela a de la valeur et cette valeur-là, nous, on considère qu’un conseil indépendant de la vente, ça a un prix, ça a une valeur donc c’est normal que ce soit rémunéré parce que quelqu’un qui structure son propos, qui le réfléchit, qui le divulgue, et bien ça n’a pas de prix, ça a surtout le prix qu’on ne s’appauvrie pas en donnant sa connaissance. C’est juste impossible. Ma connaissance, je la donne, je la diffuse, je ne vais pas m’appauvrir pour autant.

C’est cette agriculture collaborative, cette agriculture intensive en connaissances qu’on promeut et qu’on met en avant au travers d’Agrifind et de cette place de marché.

L’idée étant de mettre le numérique au service des agriculteurs, de leur montée en compétences parce que c’est formidable le data, c’est formidable le matériel, c’est formidable toutes les innovations possibles encore faut-il pouvoir se les approprier et les mettre en musique. Cela ça passe par de l’apprentissage, par de la montée en compétence et le numérique peut permettre de dissocier le temps que passe le conseiller à expliquer, du temps d’apprentissage et là on a un levier fantastique pour démultiplier les capacités d’apprentissage et que, quand je suis en face à face avec Bruno, c’est l’essentiel de l’essentiel que je vais chercher et cela ça a énormément de valeur et c’est pour ça que je veux être payé. Auparavant, j’aurai acquis un certain nombre de savoir-faire, de compétences, avec des tutoriels, des vidéos, des PDF, sur lesquels je vais pouvoir me baser.

« L’agriculteur au cœur de la chaine de valeur »

Anael BIBARD : Il y a une chaine de valeur qui se crée. Effectivement, dans cette chaine de valeurs, il y aura de la captation de la data, il y aura du partage de la data, il y aura de la data visualisation, il y aura de la connaissance, du partage de connaissances, du partage de machines. Avec cette chaine de valeurs, il est important aussi que l’agriculteur soit mis au cœur de cette chaine. Il y a encore du travail à faire à ce niveau-là pour acculturer les esprits, les personnes et les entreprises y compris les structures existantes, les OPA notamment, à cette évolution qui va se mettre en place mais c’est vrai que c’est assez grisant de voir ces nouveautés qui arrivent et en quoi le numérique et le faire ensemble va nous aider au niveau agricole.

« Réussir à capter l’innovation provenant des agriculteurs »

Bruno MONTAGNON : Je suis vraiment, vraiment ravi de votre projet Agrifind. En fait, dans l’idée de l’open innovation, vraiment l’open innovation, c’est à dire vraiment ouvrir les esprits que ce soit des industriels, aller capter l’innovation à l’agriculteur directement. Jusqu’à présent pour moi, c’était vraiment une chimère. En tant que directeur de marketing comme en tant qu’agriculteur, on ne sait pas par quel bout le prendre finalement parce qu’il y a une masse de données gigantesques à traiter. C’est vraiment très intéressant. C’est très motivant.

Gilles CAVALLI : Merci. Merci de votre écoute. Simplement pour repréciser que ce soit FarmLeap ou nous Agrifind, on est très fiers d’avoir participé à l’élaboration du livre blanc du « cofarming » et on vous invite à nous suivre dans cette belle aventure.

Cette conférence s’est déroulée au Village Start Up du SIMA, le dimanche 26 février 2017. Vos commentaires sont les bienvenus dans l’espace réservé ci-dessous.

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